François XAVIER


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POÈTE, HOMME LIBRE, LÈVE-TOI ... ET MARCHE

Il était une fois parmi des millions de fois un désir de vivre qui s'est éteint au creux d'une épaule, au fond d'un coeur pur, sur le bord du chemin de mer car les hommes étaient devenus fous et n'entendaient plus le chant des enfants ni l'appel des sirènes du grand large ...

Il était une fois parmi les dunes du sahara un petit garçon qui regardait le vent dessiner le décor de ses huit ans, un petit garçon qui portait dans son coeur tout l'amour du monde, un petit garçon qui cherchait parmi les stries de sable rouge les traces d'un petit silex noir pour l'offrir à sa maman pour son anniversaire ; il était une fois l'histoire de la vie qui s'accomplissait dans une région du monde, comme il s'en passe tant d'autres au-delà des océans d'incompréhension, des mers d'hypocrisie ...

Il était une fois parmi des millions de fois un peuple fier et noble qui regardait flotter les nuages, se jouait du temps qui passe, cultivait l'art du silence et de la patience, un peuple unique, héritier de ses fois et légendes, gardien de ses terres et de son âme ...

Il fût alors une seule fois pour que le malheur s'abatte sur les terres d'Algérie, une seule idée absurde d'un seul homme qui croyait que conquérir, coloniser, imposer par la force une seule vérité au nom d'un seul Dieu prévalait sur toutes les idées, sur tous les hommes au point de lui donner le droit de mort sur ses frères ...

Il fût une seule nuit où l'Algérie sombra dans le désordre et le cahos pour ne plus jamais se relever ...

Mais il est des hommes courageux, à l'image d'Ali Boutamina, qui renoncent à ce terrible destin et qui se battent et oeuvrent pour leur pays, pour son identité, pour sa survie. A l'instar du chant des partisans, ce jeune homme plein d'énergie, arrangue ses compagnons à ne pas capituler :

" Ohé partisan, ouvrier et paysan
c'est l'alarme,
ce soir l'ennemi connaîtra
le prix du sang et des larmes. "


Avec ses armes, celles d'un homme de coeur et de lettres, il appelle à la fin des combats inutiles, à la justice et à la tolérance. De sa voix unique, se jouant des mots des autres, il crie sa rage d'être impuissant face à la mort annoncée de son pays, ; il peint ses désirs d'amour et de prospérité avec les lettres des autres, comme pour nous prouver qu'il nous a pardonné nos crimes. Ali Boutamina est un poète d'expression française, lui qui pourrait l'être en arabe.

Chaque jour nouveau que Dieu fait, la terreur et la mort le défont dans les larmes et le sang. Et l'Occident regarde ce mauvais film, toujours le même, le soir lors de la grande messe du vingt heures. Nous les responsables, nous nous détournons un peu plus chaque jour de lui, de son Algérie natale, de ses " arabes " que l'on a toujours autant de mal à supporter, des ces " harkis " que l'on ignorent, eux qui offert leur vie pour la France ...

Oubliez, braves gens, le sirocco qui soulevait les jupes des filles et vous faisait les yeux rouges, ne pensez plus au Sidi Braïm qui coulait dans un éclair de joie au fond de vos gosiers secs, aux raisins pulpeux, aux plages désertes, aux oueds en furie qui hurlaient leur colère les soirs de pluie ; oui, oubliez vos souvenirs volés sur une terre qui n'était pas la votre pour vous recueillir et penser enfin à ceux qui ont fait l'Algérie : aux algériens ! A ceux qui tombent tous les jours sous les coups de la dictature, qui meurent au nom du profit sous le couvert de l'intégrisme religieux, soyez responsables de vos actes et aidez les algériens à recouvrer leur dignité ...

Pour cela commencez par le début : écoutez le coeur des algériens qui s'expriment par la pensée et la voix d'Ali Boutamina. Lisez en silence et avec respect ces quelques lignes. Gardez-vous de prononcer un jugement et laissez vous porter par la musique de l'amour ... Car à tout bien y penser, il n'est guère question d'analyse ou de critique lorsque l'on évoque la paix, l'amour, la tolérance, la joie de la vie partagée ...

N'oubliez jamais que de l'autre côté de la mer Méditerranée il est des vies qui se brisent comme du cristal sur l'arête d'un couteau de boucher à l'heure où vous marchez tranquillement dans la ville.

Lisez Ali Boutamina, appréciez-le, savourez-le jusqu'à l'ivresse ; puis reposez le livre doucement, fermez les yeux et voyez ... les gorges tranchées, les enfants violés, les hommes massacrés ... criez, hurlez, pleurez ... puis vous constaterez qu'il ne se passe rien, que la vie continue ; alors reprenez le livre et relisez-le encore et encore jusqu'à ce que la douceur du miel vous envahisse, alors seulement vous pourrez dormir en paix ...

" Chantez, compagnons
dans la nuit, la liberté renaît... "