François XAVIER


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LETTRE OUVERTE AUX ANTISÉMITES EN GÉNÉRAL
ET AUX ISRAELIENS EN PARTICULIER

Sémite : [semit] – n. et adj. (1845 ; de Sem, nom d’un fils de Noé). Se dit des différents peuples appartenant à un groupe ethnique originaire d’Asie occidentale et parlant des langues apparentées (sémitiques).

Il est parfois des attitudes, des comportements ou des actions qui réclament une mise en opposition franche et sans détour.
Je crois que le moment est venu de préciser à haute et intelligible voix le refus de nous laisser manipuler, le refus de nous laisser imposer des choix pernicieux quant à la manière de gérer notre société et de vivre notre quotidien.
La polémique sur la Bible anti juive publiée ces jours-ci par les éditions Fayard en est l’exemple type.

A l’heure de la construction de l’Europe et pour que demain la marche vers une paix juste et durable pour l’ensemble des peuples de notre planète soit possible, il est temps de dénoncer les discours réducteurs de certains qui ne font qu’attiser la soif de haine et de xénophobie qui sommeillent dans nombre d’entre nous.
En effet, lorsque le langage religieux l’emporte sur la volonté laïque, seul instrument politico-social d’apaisement et d’intégration des peuples dans un moule de tolérance et d’harmonie, il est de notre devoir de le dénoncer.
La lecture de l’article de maître Zaoui intitulé les véritables enjeux, publié dans le Monde du 14 octobre 1998, à propos de la " Bible des peuples " publiée par Fayard, m’oblige à réagir devant, une nouvelle fois, cette manière si particulière qu’à la Licra de retourner la vérité
Tout comme les discours de monsieur de Villiers et de monseigneur Lefebvre sont obsolètes et ringards, la propagande intégriste islamique niant la volonté de tolérance prôné par le Coran est intolérable et dangereuse, la paranoïa juive à se voir encore et toujours persécutée et la complaisance à se vautrer dans les souvenirs douloureux de la Shoah est indigne d’un peuple si brillant.
Comment pouvons-nous admettre que le monopole du malheur soit juif ? Qu’en est-il alors des indiens d’Amérique du nord noyés par l’alcool yankee, de leurs cousins du sud exterminés par les grands propriétaires brésiliens ou les narco-traficants, du génocide arménien, des kurdes, des tutsis, des cambodgiens ? bref, de toutes ces populations annihilées au nom de l’absolue vérité, de l’indispensable besoin de l’homme de s’étendre et de dominer ses congénères ?
De quel droit la Licra qui, souvent, sous couvert de lutter contre le racisme ne fait que de la propagande sioniste et s’attache à détourner à son profit le sens même du mot martyr, s’octroye-t-elle le monopole de la vérité ?
Marié à une arabe chrétienne du Proche-Orient j'entends tous les jours des réflexions et des sous-entendus antisémites, car l’antisémitisme est un acte de rejet de la race sémite et non des seuls juifs ; donc les chrétiens d’Orient et les musulmans sont aussi des victimes de ce racisme qui n’intéressent jamais la Licra !
Maître Zaoui n’a-t-il jamais ouvert un dictionnaire, le Petit Robert pour être précis, qui n’a pas encore été frappé d’antijudaïsme, lui, pour y lire la définition de déicide ? Il lira : du latin deicida, meurtre de Dieu, crucifixion du Christ, destruction d’un culte. N’est-ce pas cela que les juifs ont fait en laissant mourir le Christ et en rejetant sa doctrine ? Alors pourquoi refuser que la Bible évoque cet acte sur lequel repose le fondements des deux religions ? Les chrétiens pensent que le Christ était le fils de Dieu, les juifs non. Ou est le mal ? Dire que les juifs ont laissé tuer un homme prénommé Jésus n’est en rien une contre vérité.
Comment peut-on envisager un monde de paix si de tel personnage ubuesque continue à prêcher une parole erronée ?
Quelle fourberie que d’oser dire que la Bible, l’un des livres d’amour les plus remarquables jamais écrit, puisse mettre en exergue une connotation idéologique inacceptable, qui dévalorise le peuple d’Israël et présente le judaïsme comme repoussoir à l’Evangile et à l’Eglise !
Quelle arrogance à vouloir interdire la publication d’un texte sacré !
Quel manque de discernement à toujours s’intégrer dans les affaires de culte surtout lorsqu’il s’agit d’une autre obédience. L’épiscopat s’est-il jamais ingéré dans les publications des textes juifs ? Il est alors indispensable pour que la vérité et la liberté d’expression soient respectées de rappeler que l’état d’Istraël a interdit la vente de la Bible sur son territoire au nom d’un intransigeant rappel qu’il n’y a que la loi juive qui prévaut sur tout le reste et que le discours chrétien est en parfaite contradiction avec les valeurs prônées par la Torah.
Qui a osé répondre ? Qui a osé intervenir alors même qu’Israël est censé être un état laïc ?
Qui s’est dressé pour rappeler le principe d’égalité et de liberté dans la pratique du culte ?
Qui a osé souligner la dérive intégriste des hommes en noir qui, sous couvert de religion, musellent une à une toutes les administrations ?
Peu de monde, en effet, pour ne pas dire personne, car il en résulte aussi d’une affaire privée qui ne regarde que les habitants d’Israël ; et tant pis pour ceux qui ne sont pas de religion juive.
Quid des arabes d’Israël à majorité musulmans ?
Quid de Jérusalem (al-Qods), ville trois fois sainte, monopolisée par une seule administration juive ?
Quid des chrétiens d’Orient vivant en terre de Palestine ?

Mais alors, nous devons admettre qu’il y ait deux poids et deux mesures : une tolérance pour les décisions arbitraires de l’administration juive de censurer ou non tel ou tel ouvrage religieux et une parfaite hypocrisie pour protéger tout ce qui, de près ou de loin, concerne la religion juive.
Dans quel cristal pur s’est donc fossilisée cette doctrine qui ne supporte jamais la contradiction, même proposée par un juif ? George Steiner, le plus grand d’entre eux, professeur-fondateur du Churchill College de Cambridge, revendique le mouvement, l’intégration et n’hésite pas à proclamer qu’il admire l’internationalisme et refuse l’idée de passeport, de drapeaux. Je hais le nationalisme. C’est pourquoi je ne vis pas en Israël. Un homme qui en torture un autre cesse à mes yeux, à cet instant, d’être juif.
Un tel discours de tolérance et d’amour, de partage et de compréhension, est rejeté par l’intelligensia israélienne.

Et puis, restons sérieux deux minutes : la Bible ne parle de rien d’autre que d’un jeune homme, juif de surcroît, qui est mort de trop d’amour pour les siens qui, en retour, se sont empressés de le renier … et de le crucifier.
La bonne parole et la vérité ne sont pas l’exclusivité de l’âme juive, loin s’en faut.

Il serait si facile de demander à Israël de balayer devant sa porte car à ce jour le Proche Orient vit dans la peur à cause de lui. Qui sont ces gens qui donnent des leçons et qui ne sont pas capables de respecter la parole donnée (les accords d’Oslo sont bafoués tous les jours par l’administration Netanyahu) ? qui sont ces gens qui s’arrogent la vérité absolue et qui tuent des civils innocents au sud-Liban et humilient les palestiniens ? qui sont-ils ces grands juifs d’Europe de l’est qui ont osé blasphémer l’Histoire en inventant une doctrine politique, le sionisme, aussi nuisible et xénophobe que le nazisme et le communisme, pour affirmer dans leur propagande que la Palestine leur revient de droit car c’est " une terre sans peuple pour un peuple sans terre " ?

Il convient de dire ASSEZ !
Il convient d’ouvrir son cœur, ses yeux et son âme vers son voisin et d’oublier la couleur de sa peau, la forme de son corps, la pratique de son rite ; qui est et doit demeurer dans l’intimité absolue de la conscience.
Tous nous proclamons appartenir à une religion dite d’amour, de paix et de tolérance, et tous nous nous déchirons pour affirmer notre vérité : quelle fadaise !

J’en appelle aux femmes et aux hommes de bonne volonté et de toutes obédiences confondues à prendre le recul nécessaire, loin des aboyeurs de clochers, des corbeaux manifestes et nuisibles, et d’apprendre à vivre de concert, à se connaître et à se parler.
Se parler tout simplement !
Du dialogue naîtra la reconnaissance mutuelle comme nous l’ont déjà prouvé maintes et maintes fois les nombreux accords de paix signés entre de soit disant frères ennemis … et oublions les doctrines étroites et sans intérêt qui gouvernent nos vies pour nous ouvrir vers le monde de demain, car nous l’oublions trop vite mais
nous ne sommes que les locataires de cette terre qui appartient déjà à nos enfants.