François XAVIER



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L'ENFANT DES PIERRES

L'enfant des pierres a peur
Des larmes roulent sur ses joues grises
Des sillons d'eau salée dessinent des courbes graciles
Il est fier de ses peintures de guerre

L'enfant des pierres est gris de poussière
Ses cheveux anthracite ne sont plus qu'un pâle reflet
Dans les vitres cassées
Image d'un ange déchu sur cette terre aride et pauvre

L'enfant des pierres est fou
Les hommes de l'étoile bleue le poursuivent
La guerre oublie l'âge de ses fils
Pour mieux les broyer

L'enfant des pierres est seul
Perdu dans un monde qui n'est pas à sa taille
Il flotte entre les hommes baignés du sang des justes
Enclin à la sauvagerie des sentiments de celui qui n'a plus rien

L'enfant des pierres a mal
Rouges sont ses yeux mais son sang est bleu
Comme un ciel sans nuages peuplé d'oiseaux d'argent à cocardes
Un ciel qui brûle sous les vagues des étoiles de la mort

L'enfant des pierres a soif
La course dans la médina l'a abreuvé de poussière et d'humeurs
Mais pour étancher son appétit de justice
Et revendiquer ses racines il va devoir attendre

L'enfant des pierres a du désir
Cette onde froide lui traverse l'estomac dés que sa belle apparaît
Une langueur lui fait baisser les yeux au lieu de lui parler
Une envie de la prendre dans ses bras pour lui parler de paix

L'enfant des pierres a de l'amour
Pour cette terre meurtrie ensemencée de trop de sang
Pour ce ciel bleu où jadis les colombes planaient en corolle
Pour ce peuple déraciné volé perdu mais toujours fier

L'enfant des pierres a peur
Les balles sifflent et claquent dans le béton froid
Les chiens aboient et reniflent sa piste
Les hommes crient et tirent tirent tirent

L'enfant des pierres est mort
Assis contre le rideau de fer du marchand de fèves
Ses yeux blancs face au grand large
Il semble s'être assoupi peut-être rêve-t-il toujours de son pays

L'enfant des pierres est pleuré
Dans un long cortège qui s'étend jusqu'à la mer
Flottent les drapeaux noirs les drapeaux verts
Psalmodient les chants exhortent les martyrs