François XAVIER



Poésie

Textes courts / Nouvelles

Articles / Essais


Forum

Hommage

Actualités

de notre temps


Actualités culturelles

Découvertes


Revue de presse !

Liens indispensables

Rions un peu ...

Bibliographie


Ecrire






LES INÉDITS
(décembre 2001/janvier 2002)

1

Tu t’es mise à nu par poésie la violence
De ton rire lacéré d’orties pour libére
Ton ventre lampe verte et bleue et rouge
D’une braise à jamais réellement morte
Le merle l'ayant étouffé l’espace de deux décennies.
Il y a enfin les mots pour dire haut le chant
De l’abeille qui rêvait à la cigale dans le souffle
D’herbes hautes pliant à terre leurs genoux lumineux.

2

Par cet ovale délié lié à la commissure
Lèvres glacées cils pleureurs aussi
De tant de grâce qu’une larme une seule
Aura suffit à nettoyer le masque blanc du clown triste.
De ton cil flamboyant de noir cristal perle
Une goutte saline et se décline en mille prosodies
Le chanvre pourrit dans la remise de nos mémoires
Brûle l’encens dans l’éclat de nos rires de gloire.

3

Or nu ton corps blanchi a le reflet de lune
Tes bras ouverts se referment sur le velours
De l’homme avant que ne médisent les catins
Dans l’ombre du maquis où crépite le feu.
L’ombre de notre corps à deux êtres danse
Sur le mur insecte maladroit en recherche d’oxygène
Et ce brasier redessine le décor dans l’imposture
De la morale pour y planter l’arbre du renouveau.

4

L’arbre oublié parmi les écritures
Car inversé dans l’ordre des règles du monde
Le voici à toi dans l’attente de sa blessure
Régnant sur mille têtes vides et seules
Dans l’oliveraie de ses contemporains
Et toi encore verte mais déjà fille
Tu pries pour l’arbre de l’arbre en ton olive
A peine éclose et rêves de cueillette interdite.

5

A genoux pour prier mais aussi dans l’acte
Quête impossible où tu cueilles l’invisible
Ce non-là si présent en toi que le sel déborde
De tes jambes à peine ouvertes sur l’écueil
De mer mais il viendra, tu le sais et patientes
Jouant de la flûte à bec sur le balcon face
A la ville endormie dans l’espoir de voir plier
La courbe de la nuit se déchirer l’horloge du temps.

6

Ce renouveau dans l’air impur froid jaune
Tu l’imagines rossignol sur une guirlande de Noël
Frétillant d’arrogance sous le charbon de sa neige
- Sais-tu, petite fille, qu’il te regarde à travers le chas
Du crépuscule ? Ombre de ta vie dans le bois du rêve
Nervures du temps les stigmates brûlent tes cuisses
Au son rocailleux d’un piano désaccordé qu’une main
Tremblante d’émotion titille pour chasser les esprits.

7

Sa musique de beauté parlant ta langue
Abreuve la rose d’un jour nouveau au soleil
De sa langue. Des mots pour le dire ses yeux aussi
Où tu te noies à périr sans un regard alentour
Pour mieux jouir du lac dans l’éclat
Du prince l’épée aussi sera le miroir
De ta blessure dans l’arbre sonore qui coupe
En deux le voile un cri un déchirement.

8

D’Elle à peine émue se pare la lettre de givre
Dire oui au loup du soir à la longue attente
Un signe cette perle qui fond à la vue d’une coquille
Et la tribune se fane lorsque le manège se tait
Dans l’éther de son souffle à Elle pour ne pas
Nuire aux colombes qui fêtent la femme
Dans l’immensité désuète du désert d’orties.
Et le faon se meurt.

9

De son prénom tout en souffle
Il ne sait plus rien quand l’éruption vive
Ensable le volcan éteint que l’arbre s’ouvre
Comme fétu de paille dans le déchirement d’un éclair.
Sur les cendres de matière s’élève une colonne
Fumée blanche sous le ciel brûlé dans sa clarté d’azur
Un nouveau jour dans les sous-bois calcinés de groseilles
Broyées par les doigts agiles d’un prince épris d’absolu.

10

Palmiers brûlants de la riviera avec la neige
Pour marquer les entrechats de nos détours
Sur cette scène de bois à la criée cette tirade
Ce masque sur ta pudeur de conque entourée gercée
Qu’une tempête s’apprête à emporter. Des flots d’airin
S’abattent dans ce désert trempé où ne pousse
Rien d’autre sinon une rose et encore, j’ose avancer
L’idée d’une liaison interdite avec la pomme.

11

Amants irréfléchis dans l’orgueil du rêve non rêvé
Violence du corps pour soustraire l’épée de l’esprit
A ta vue les braises se réveillent dans l’antichambre des loups
Par ce hurlement muet ils conjurent le sort et se brûlent
Le museau dans l’eau de tes humeurs je les regarde
Amusé d’une telle dévotion et je lance
Les dès sur le velours vert cet éclat de nacre
Dans tes cheveux masque ton regard persan.

12

Une main innocente en son creux d’Adam tient
La figue de ses amours dans le matin des espérances
Perdues me voilà devant toi nu dans ma nudité d’homme
Devant cette glace blanche de sa chaleur moite du péché
Oserai-je braver l’anathème pour offrir la lumière
Renvoyer nains remords et brebis dans les contes
De Grimm fermer le livre sur l’histoire en marche
Pour n’en capturer que l’indice du souffle ?

13

Tel un noyé échoué sur les coraux
L’arbre brisé en lui sur les angles de la matière
Le voilà ce bel amant si fier en sa manière
Agonisant entre deux râles dans le lagon de sa conscience
Et toi fleur des îles guirlande de lotus
Dans l’orage de ton ventre tu illumines son destin
Phare de sa destinée tu l’auras consumé dans la flamme
De ta lampe il n’est plus ou si peu qu’un souvenir.

14

Se cognent les nuages dans l’éther de mer
Une plume plane sur ton ventre endormi au seuil
Du monde des chimères quand tinte le cristal
Contre le granit de ses muscles enlacés
Entre tes jambes filles mouillées d’eau froide
Glisse alors le silence blanc sur nos cœurs battants
Comme un châle parme pour réchauffer
La pâle ardeur qui attend son heure au creux de l’iris.

15

Couleuvre sifflant dans les hautes herbes brûlées de neige
Chant brisé d’une certaine liberté au soleil de ses doutes
La voilà éprise de plaisir aux moissons de sa peau
Matière de soie déportée sur la matière de roche
Pour dire que son corps n’est que violon de l’âme
Plongé dans le cyclone du songe
L’aspiration abyssale lui offre ce fameux plaisir
Pour mieux le recevoir mieux le magnifier.

16

Dans cette transe la liberté jouit chante et rit
L’écho des profondeurs du corps déchire son âme
Au sommet des altitudes du plaisir l’interdit des hommes
Mais Elle n’en a cure la déesse de mes nuits s’enfonce dans les blés
Mûrs à la floraison de ses désirs pour assouvir les miens
Son corps n’est pas son corps et ses cuisses sont miel
Au son de la harpe de son âme nous nous offrons le ravissement
Ce don de l’abandon dans le carême des caresses.

17

Et du plaisir à la beauté cette brindille ballottée
En guise de passerelle jetée sur le fleuve des passions
Où la chercher ? Où la trouver ? Mon cœur en flammes
Est beauté âme ensorcelée il gît au fond
Du lac telle Excalibur dans le sommeil éveillé
De l’éternité mirant la Vie sous les reflets des eaux noires
Dans l’attente d’une main tendue ravissement
D’un guide enfin présent parmi la poussière aveuglante.