LES INÉDITS
(décembre 2001/janvier 2002)
Tu tes mise à nu par poésie la violence De ton rire lacéré dorties pour libére
Ton ventre lampe verte et bleue et rouge
Dune braise à jamais réellement morte Le merle l'ayant étouffé lespace de deux décennies. Il y a enfin les mots pour dire haut le chant
De labeille qui rêvait à la cigale dans le souffle
Dherbes hautes pliant à terre leurs genoux lumineux.
Par cet ovale délié lié à la commissure Lèvres glacées cils pleureurs aussi De tant de grâce quune larme une seule Aura suffit à nettoyer le masque blanc du clown triste. De ton cil flamboyant de noir cristal perle
Une goutte saline et se décline en mille prosodies
Le chanvre pourrit dans la remise de nos mémoires
Brûle lencens dans léclat de nos rires de gloire.
Or nu ton corps blanchi a le reflet de lune Tes bras ouverts se referment sur le velours
De lhomme avant que ne médisent les catins
Dans lombre du maquis où crépite le feu.
Lombre de notre corps à deux êtres danse Sur le mur insecte maladroit en recherche doxygène Et ce brasier redessine le décor dans limposture
De la morale pour y planter larbre du renouveau.
Larbre oublié parmi les écritures
Car inversé dans lordre des règles du monde
Le voici à toi dans lattente de sa blessure
Régnant sur mille têtes vides et seules Dans loliveraie de ses contemporains
Et toi encore verte mais déjà fille
Tu pries pour larbre de larbre en ton olive
A peine éclose et rêves de cueillette interdite.
A genoux pour prier mais aussi dans lacte Quête impossible où tu cueilles linvisible
Ce non-là si présent en toi que le sel déborde
De tes jambes à peine ouvertes sur lécueil
De mer mais il viendra, tu le sais et patientes Jouant de la flûte à bec sur le balcon face
A la ville endormie dans lespoir de voir plier La courbe de la nuit se déchirer lhorloge du temps.
Ce renouveau dans lair impur froid jaune
Tu limagines rossignol sur une guirlande de Noël
Frétillant darrogance sous le charbon de sa neige
- Sais-tu, petite fille, quil te regarde à travers le chas
Du crépuscule ? Ombre de ta vie dans le bois du rêve
Nervures du temps les stigmates brûlent tes cuisses
Au son rocailleux dun piano désaccordé quune main
Tremblante démotion titille pour chasser les esprits.
Sa musique de beauté parlant ta langue
Abreuve la rose dun jour nouveau au soleil De sa langue. Des mots pour le dire ses yeux aussi
Où tu te noies à périr sans un regard alentour
Pour mieux jouir du lac dans léclat Du prince lépée aussi sera le miroir
De ta blessure dans larbre sonore qui coupe
En deux le voile un cri un déchirement.
DElle à peine émue se pare la lettre de givre Dire oui au loup du soir à la longue attente
Un signe cette perle qui fond à la vue dune coquille
Et la tribune se fane lorsque le manège se tait
Dans léther de son souffle à Elle pour ne pas
Nuire aux colombes qui fêtent la femme
Dans limmensité désuète du désert dorties.
Et le faon se meurt.
De son prénom tout en souffle Il ne sait plus rien quand léruption vive
Ensable le volcan éteint que larbre souvre
Comme fétu de paille dans le déchirement dun éclair.
Sur les cendres de matière sélève une colonne
Fumée blanche sous le ciel brûlé dans sa clarté dazur
Un nouveau jour dans les sous-bois calcinés de groseilles
Broyées par les doigts agiles dun prince épris dabsolu.
Palmiers brûlants de la riviera avec la neige
Pour marquer les entrechats de nos détours
Sur cette scène de bois à la criée cette tirade
Ce masque sur ta pudeur de conque entourée gercée
Quune tempête sapprête à emporter. Des flots dairin
Sabattent dans ce désert trempé où ne pousse
Rien dautre sinon une rose et encore, jose avancer
Lidée dune liaison interdite avec la pomme.
Amants irréfléchis dans lorgueil du rêve non rêvé
Violence du corps pour soustraire lépée de lesprit
A ta vue les braises se réveillent dans lantichambre des loups
Par ce hurlement muet ils conjurent le sort et se brûlent
Le museau dans leau de tes humeurs je les regarde
Amusé dune telle dévotion et je lance
Les dès sur le velours vert cet éclat de nacre
Dans tes cheveux masque ton regard persan.
Une main innocente en son creux dAdam tient
La figue de ses amours dans le matin des espérances
Perdues me voilà devant toi nu dans ma nudité dhomme Devant cette glace blanche de sa chaleur moite du péché
Oserai-je braver lanathème pour offrir la lumière
Renvoyer nains remords et brebis dans les contes
De Grimm fermer le livre sur lhistoire en marche
Pour nen capturer que lindice du souffle ?
Tel un noyé échoué sur les coraux
Larbre brisé en lui sur les angles de la matière
Le voilà ce bel amant si fier en sa manière
Agonisant entre deux râles dans le lagon de sa conscience
Et toi fleur des îles guirlande de lotus
Dans lorage de ton ventre tu illumines son destin
Phare de sa destinée tu lauras consumé dans la flamme
De ta lampe il nest plus ou si peu quun souvenir.
Se cognent les nuages dans léther de mer
Une plume plane sur ton ventre endormi au seuil
Du monde des chimères quand tinte le cristal
Contre le granit de ses muscles enlacés
Entre tes jambes filles mouillées deau froide
Glisse alors le silence blanc sur nos curs battants
Comme un châle parme pour réchauffer
La pâle ardeur qui attend son heure au creux de liris.
Couleuvre sifflant dans les hautes herbes brûlées de neige Chant brisé dune certaine liberté au soleil de ses doutes
La voilà éprise de plaisir aux moissons de sa peau
Matière de soie déportée sur la matière de roche
Pour dire que son corps nest que violon de lâme
Plongé dans le cyclone du songe
Laspiration abyssale lui offre ce fameux plaisir Pour mieux le recevoir mieux le magnifier.
Dans cette transe la liberté jouit chante et rit
Lécho des profondeurs du corps déchire son âme
Au sommet des altitudes du plaisir linterdit des hommes
Mais Elle nen a cure la déesse de mes nuits senfonce dans les blés
Mûrs à la floraison de ses désirs pour assouvir les miens
Son corps nest pas son corps et ses cuisses sont miel
Au son de la harpe de son âme nous nous offrons le ravissement
Ce don de labandon dans le carême des caresses.
Et du plaisir à la beauté cette brindille ballottée
En guise de passerelle jetée sur le fleuve des passions
Où la chercher ? Où la trouver ? Mon cur en flammes
Est beauté âme ensorcelée il gît au fond
Du lac telle Excalibur dans le sommeil éveillé
De léternité mirant la Vie sous les reflets des eaux noires
Dans lattente dune main tendue ravissement
Dun guide enfin présent parmi la poussière aveuglante.
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