François XAVIER


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Dans un article publié dans la presse du Zimbabwe, Jonathan Moyo, docteur en sciences sociales,
ministre de l'information du gouvernement Mugabe, éstime que tous les enfants du monde devraient étudier le déroulement des élections aux États-Unis, car elles sont manifestement la preuve que la fraude n'est pas un phénomène réservé aux pays en voie de développement.

Pour étayer ce point de vue, il expose, non sans humour, l'argumentation suivante:

- Imaginez que nous lisions un article dans notre journal préféré parlant d'une élection dans un pays du Tiers Monde ou le candidat qui s'est autoproclamé vainqueur était le fils de l'ancien premier ministre qui était lui-même l'ancien chef de la police secrète du pays (CIA).
- Imaginez que ce vainqueur autoproclamé n'ait en fait pas obtenu la majorité des votes de la population, mais qu'il soit quand même l'heureux gagnant des élections selon une règle héritée de l'époque du colonialisme qui prévoit que c'est un collège électoral qui doit designer le président.
- Imaginez que la «victoire» du vainqueur autoproclamé ait été acquise a la suite du dépouillement conteste des bulletins de vote dans un district dirige par son propre frère !
- Imaginez que dans un district, justement celui ou les électeurs étaient en faveur de l'adversaire du candidat autoproclamé, les bulletins de vote aient été imprimes de telle manière que des milliers d'électeurs n'ont en fait pas vote pour leur candidat favori, mais pour le faux candidat.
- Imaginez que les représentants de la caste la plus méprisée du pays, qui craignaient ouvertement pour leur vie et leur gagne-pain, se soient présentés en masse pour voter avec une unanimité presque totale contre le vainqueur autoproclamé.
- Imaginez que des centaines de membres de cette caste méprisée aient été bloques sur le chemin des bureaux de vote par la police de l'État qui avait reçu ses ordres directement du frère du vainqueur autoproclamé.
- Imaginez que six millions d'électeurs se soient rendus aux urnes dans la province contestée et que le vainqueur autoproclamé ne "gagne" qu'avec 327 voix d'avance.
C'est-a-dire un chiffre sans doute inférieur a la marge d'erreur des machines qui effectuent automatiquement le décompte des voix.
- Imaginez que le vainqueur autoproclamé et son parti politique s'opposent formellement a un contrôle et a un nouveau décompte manuel des voix dans la province contestée ou dans le district ou la situation est la plus disputée.
- Imaginez que le vainqueur autoproclamé, lui-même gouverneur d'une province, ait les plus mauvaises références en matière de droits de l'homme de toutes les provinces et de tout le pays, et qu'il détienne en fait le triste record du plus grand nombre d'exécutions.
- Imaginez que l'une des plus importantes promesses électorales du vainqueur autoproclamé ait été qu'il nommerait a vie a la Haute Cour de justice du pays des personnes qui, comme lui, ne respectent en rien les droits de l'homme.

Personne parmi nous ne prendrait la peine de croire qu'une telle élection est représentative d'autre chose que de la volonté du candidat autoproclamé de prendre le pouvoir a tout prix.

Et je peux tout a fait imaginer que nous tournerions tous la page du journal avec un sentiment de dégoût et en nous disant que nous avions a nouveau été les témoins d'une péripétie plus que navrante, orchestrée par des individus anti-democrates.