Le 6 juin 2001
Aujourd'hui 6 juin, des soldats israéliens sont venus en grand nombre confisquer 200 dunums (environ 200.000 m2) de terres appartenant à des habitants de Deir Qiddis, à l'est de Ramallah. Les forces d'occupation ont ensuite arraché plus de 1.000 oliviers dans ce secteur, en vue de la construction d'une route de contournement.
Alors que les villageois s'approchaient des soldats en vue de les interroger sur ces confiscations, ceux-ci ont ouvert le feu dans leur direction, mettant la vie de civils en danger.
Les habitants affirment que les autorités militaires d'occupation n'ont délivré un avis, à ce jour, que pour la confiscation de seulement 8 dunums (soit environ 8.000 m?) de terres appartenant à ce village. Pourtant, selon l'agence de presse Wafa, les militaires présents sur le terrain ont informé que l'avis en question portait sur la confiscation de 8.000 dunums, une superficie qui dépasse de loin l'étendue de Deir Qiddis.
Il n'est pas inutile de mentionner la présence d'un camp militaire israélien jouxtant le village. Les terres nouvellement confisquées se trouvent en bordure de la colonie illégale de Beit Sefer, construite en partie sur les terres de Deir Qiddis. Les habitants de ce village craignent que les terres confisquées ne soient annexées à la colonie dans le cadre de son extension.
Les terres confisquées appartiennent à plusieurs habitants de Deir Qiddis. Certains d'entre eux envisageaient la construction de complexes d'habitations, qui auraient constitué une importante source de revenus. L'agence Wafa rapporte que Mahmoud Muhi Al-Din, un habitant qui possède 50 des 200 dunums confisqués, estime que ses pertes atteignent entre 2 et 3 millions de dinars jordaniens.
Cette nouvelle confiscation de terres est sans conteste possible en contravention avec les lois internationales et les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies. De plus, elle va clairement à l'encontre des recommandations de la Commission Mitchell, bien qu'Israël ait affirmé qu'il acceptait celles-ci. Israël a affirmé qu'il ne confisquerait plus aucune terre dans les Territoires palestiniens occupés. La confiscation illégale des terres de Deir Qiddis est la preuve du contraire.
Compte tenu de la situation extrêmement délicate dans les Territoires occupés, un tel acte compromet le fragile cessez-le-feu mis en place entre l'Autorité Nationale Palestinienne et le gouvernement israélien.